Mélanger amour et affaires?

Vous prévoyez faire de votre partenaire amoureux un associé d’affaires? Pour passer de la maison au boulot sans difficulté, certaines règles s’imposent.

Se lancer en affaires en couple, c’est comme avoir un enfant, estime Nathaly Riverin, vice-présidente, au programme de recherche, vigie et développement de la Fondation de l’entrepreneurship. «C’est très exigeant. On y met beaucoup d’heures, on s’investit personnellement, émotivement et financièrement, explique-t-elle. Si un des conjoints ne fait pas partie de l’entreprise, il aura de la difficulté à comprendre cette réalité. Lorsque c’est un couple, les deux sont dans le même bateau, tous les deux comprennent les enjeux.»

Qui s’assemble se ressemble?

Si cet adage est souvent un gage d’un succès amoureux, il en va autrement pour les affaires. «Un couple dont les deux membres possèdent les mêmes compétences n’a pas avantage à créer son entreprise, croit la psychologue du travail Pierrette Desrosiers qui s’intéresse aux entreprises familiales agricoles. Il faut que les habiletés et les secteurs d’activités du duo se complètent. Par exemple, si les deux ne font que de la comptabilité et ne se sentent pas à l’aise à gérer du personnel, c’est problématique.»

Selon la psychologue, là où votre couple doit avoir des points en commun, c’est dans la vision entrepreneuriale. «Si une personne veut fonder une entreprise qui lui permettra de vivre un équilibre travail-famille et que l’autre souhaite plutôt faire le plus d’argent possible, même s’il lui faut travailler tous les soirs et les weekends, le projet risque d’échouer», explique-t-elle.

Faire une coupure

Le plus grand problème que vous risquez de rencontrer? Que votre relation d’affaires empiète sur votre vie amoureuse. «Les conjoints doivent se donner les moyens de sortir de leur bulle d’entrepreneurs, dit Mme Riverin. Il est essentiel de prévoir des activités sans lien avec l’entreprise afin de se ressourcer en tant que couple. Sinon, les amours et les affaires en souffriront.»

Bien des couples prennent des décisions d’affaires au lit, affirme Mme Desrosiers. C’est toutefois une mauvaise idée. «La chambre à coucher doit être réservée pour la détente et l’intimité», dit-elle. Ainsi, si vous associez votre couchette à la négociation, votre sommeil en sera affecté… et votre libido aussi. C’est un pensez-y-bien!