Un employé heureux en télétravail

Le télétravail fait-il peur à votre employeur?

En tant que chasseuse de têtes, je reçois de plus en plus de candidats en entrevue qui me confient; « Je veux dorénavant une entreprise qui me permettra de travailler quelques jours de la maison ». On en parle effectivement sur toutes les tribunes, mais le Québec tire encore de la patte par rapport au reste du Canada1… J’ai l’impression qu’il y a encore, à ce jour, un manque de communication employés – employeurs sur le sujet. Comme si le désir de l’un n’avait pas encore été entendu par l’autre? Ou l’autre fait-il la sourde-oreille? Cela demeure à éclaircir …mais il n’en reste pas moins que la rétention des employés s’en voit affectée !

Faisons un tour dans la cour d’une employée…

La fille de Nancy joue au soccer au niveau compétitif et chaque mercredi, elle doit être au centre sportif à 17h. Depuis 2 ans, Nancy, qui termine sa journée de travail à 17h, demande à gauche et à droite de l’aide des autres parents pour que sa fille se rende à temps à sa pratique. Outre le stress et le sentiment de redevance que cela crée chez Nancy, elle est déçue de ne pas être disponible pour sa fille… Elle pense de plus en plus à changer d’emploi et a commencé à en parler autour d’elle. Plusieurs lui ont conseillé de demander à son employeur de travailler de la maison le mercredi.

Et si c’était cela, la nouvelle réalité? Et si Nancy était comme les centaines de milliers d’autres parents, qui, entre les horaires de garderie, les rendez-vous, les enfants malades et autres obligations, se sentaient dépassés et seraient prêts à changer d’emploi pour améliorer leur sort? Et il n’y a pas qu’eux.  Il y a aussi Léanne et Jérémy qui viennent d’adopter un chiot et qui souhaitent être plus présents à la maison pendant quelques mois. Et Louis qui souhaite travailler à partir de son chalet le vendredi…

Peu importe la raison qui motive le besoin d’être davantage disponible à la maison, les employeurs doivent s’arrêter et penser rétention, car même s’il s’agit d’un outil contribuant seulement au mieux-être des employés, il n’en est pas moins majeur. Cela dit, pour certains employeurs, télétravail veut aussi dire, “je ne pourrai plus surveiller ce qu’il fait” ou “il va se la couler douce”. Ainsi, en tant qu’employé, vous devez comprendre ses craintes et tout orchestrer pour livrer les résultats.

Voici quelques conseils qui vous aideront dans votre démarche auprès de votre employeur :

  1. TRANSPARENCE est votre mot d’ordre. Expliquez-lui sincèrement la raison qui motive votre demande. S’il s’agit simplement d’aller chercher les enfants à la garderie plus tôt au moins une journée par semaine pour passer plus de temps en famille; dites-le-lui. Vous ne voulez surtout pas recevoir un appel avec les enfants qui jasent en fond sonore! Une fois la confiance brisée, il est trop difficile de recommencer. Faites-lui part de la réalité et reconnectez-vous le soir pour compléter votre travail.
  2. Proposez-lui un PLAN ; commencez par une journée par mois, suite à laquelle vous lui ferez un compte-rendu des bénéfices de votre journée de télétravail (j’ai terminé tel dossier, j’ai passé une heure de plus au travail, car je n’avais pas à la passer dans les transports, j’ai rédigé tel rapport dans le calme). Faites-le pendant 3 mois et ensuite, passez à une journée aux deux semaines. Apportez des résultats, c’est ce qu’il veut voir.
  3. Soyez PROACTIF dans vos démarches ; votre employeur a une entreprise à gérer. Il ne veut pas passer son temps à faire des appels pour que l’on vous installe tel ou tel logiciel pour que vous puissiez travailler à distance. Avec son accord, contactez les ressources et organisez votre espace de travail à la maison.
  4. PARLEZ-LUI; si votre employeur a accepté de vous accorder une journée de télétravail, dites-lui à quel point votre vie personnelle s’en voit soulagée. Remerciez-le! Après tout, il prend des risques pour votre mieux-être.
  5. COMPRENEZ que certaines journées de la semaine, vous ne pourrez pas être à la maison et qu’il est en droit de refuser. Réunions d’équipe, présence d’un client, employés à gérer, vous devez tout de même vous adapter aux impératifs de votre entreprise.
  6. La CRAINTE DU PRÉCÉDENT… Vous ferez des jaloux autour de vous. Et chacun leur tour, vos collègues demanderont le même traitement. Entendez-vous avec votre patron pour faire de ce projet, une cellule test. Une fois les bases et les critères bien établis, votre employeur pourra décider d’aller de l’avant ou pas avec d’autres. Mais attention, le télétravail exige une grande discipline personnelle et votre employeur devra être prêt à devoir dire non à certaines personnes. Mais entre vous et moi, s’il n’a pas confiance en la discipline de l’un de vos collègues, pourquoi cette personne est-elle encore dans l’équipe?
  7. Votre plan ne fonctionne pas comme vous le voudriez? Gardez-vous l’option de la demande d’un HORAIRE FLEXIBLE. Certains employeurs préféreraient s’assurer que tous leurs employés soient présents au bureau dans un bloc horaire entre 9h et 15h et leur laisser libre choix de leurs entrées et leurs sorties.

Bref, comme employeurs ; pour des employés plus productifs et moins stressés, pour l’attraction et la rétention, pour plus de présence auprès de nos proches, pour contrer la congestion routière ; soyons réceptifs au télétravail. Soyons réceptifs aux employés motivés à prouver que c’est possible et que c’est bénéfique. Et comme employés, soyons disciplinés et apportons des résultats!

Pour plus d’information à ce sujet, consultez notre article Les avantages et inconvénients du télétravail.

Références :

1Source :  BMO Groupe Financier

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Cynthia Joyal

Cynthia Joyal est conseillère principale, acquisition de talents à La Tête Chercheuse, un cabinet boutique en recrutement de cadres dans les secteurs des communications, du marketing, de la création, du numérique, du développement des affaires et des ressources humaines. Ayant une aptitude très développée pour la recherche et une bonne sensibilité humaine, elle apprécie les mandats exigeants, rendant ainsi un service impeccable aux employeurs se sentant dépassés face au défi de recrutement.