Le marché de l’emploi en Montérégie en 2014

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Étant l’une des régions du Québec où le secteur manufacturier est le plus important, la Montérégie table sur la reprise de l’économie américaine. À court et moyen terme, c’est toutefois le secteur des services qui contribuera le plus à la création d’emplois.

En Montérégie, la récession de 2008-2009 semble déjà appartenir au passé. «Nous avons récupéré rapidement les emplois qui avaient été perdus pendant la crise. En 2012, nous avons même atteint des sommets, avec 754 600 emplois au total dans la région», mentionne Geneviève Morin, économiste à Emploi-Québec.

Le secteur manufacturier de la région est tributaire de la demande américaine. «Nous avions perdu un avantage concurrentiel avec l’appréciation du dollar canadien sur notre principal marché, celui des États-Unis, et ce, au profit de la Chine», indique Geneviève Morin.

L’industrie bioalimentaire continue d’être porteuse pour la région.

La région a dû s’adapter à cette nouvelle situation en donnant une valeur ajoutée à ses produits ou en améliorant sa productivité. Par exemple, les entreprises du secteur du meuble se sont spécialisées dans le haut de gamme en mettant l’accent sur le design et la qualité des matériaux pour se distinguer, souligne Georges Arseneau, directeur régional du bureau d’affaires Centre-du-Québec à l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec.

Des secteurs vigoureux

Plus des trois quarts des travailleurs de la Montérégie ont un poste dans le secteur des services. Un secteur qui assurera l’avenir économique de la région, selon Geneviève Morin.

À preuve, deux centres hospitaliers de soins de longue durée se sont ajoutés sur le territoire au cours de la dernière année. Celui de Granby, notamment, qui a ouvert ses portes en novembre 2013, a créé 80 emplois. Par ailleurs, le vaste centre commercial Faubourg Châteauguay occupera 900 personnes lorsqu’il sera en activité, dans le courant de 2014.

L’industrie bioalimentaire continue d’être porteuse pour la région. Ainsi, l’entreprise Exceldor a ouvert son usine à Saint-Bruno-de-Montarville en février 2013, une réalisation de 31 millions de dollars qui devrait créer 250 emplois d’ici 2016. Pour sa part, Danone Canada investira environ 40 millions de dollars sur 5 ans pour agrandir ses installations et augmenter sa capacité de production. À la clé : une dizaine d’emplois directs et 250 emplois indirects.

Manque de main-d’œuvre?

La Montérégie ne manque pas de travailleurs. Toutefois, les jeunes semblent bouder les formations professionnelles et techniques qui mènent à des emplois dans le secteur manufacturier. Une situation qui pourrait finir par nuire à la croissance des entreprises locales, soutient Geneviève Morin.

Heureusement, l’immigration devrait aider la région à surmonter les possibles pénuries de main-d’œuvre, croit Nathalie Ward, directrice générale de la Conférence régionale des élus de la Montérégie Est.

Grâce à ses quatre pôles d’immigration (Granby, Saint-Hyacinthe, Sorel et Saint-Jean-sur-Richelieu) qui offrent des services pour faciliter l’intégration et l’insertion en emploi des nouveaux arrivants, la Montérégie figure au deuxième rang des destinations d’accueil au Québec, avec 100 000 immigrants vivant sur son territoire.

Les tendances démographiques

La croissance démographique de la Montérégie devrait se poursuivre jusqu’en 2016. La tranche des 15 à 64 ans continuera de progresser, mais au ralenti. En 2017, on prévoit un recul de la population, ce qui devrait gonfler l’offre pour les chercheurs d’emploi, qui seront moins nombreux, selon Geneviève Morin, économiste à Emploi-Québec.

Par ailleurs, le vieillissement de la population entraînera une diminution du nombre de personnes disponibles pour l’emploi. «En Montérégie, un établissement sur cinq dit déjà éprouver des difficultés à recruter une main-d’œuvre qualifiée», ajoute-t-elle.

Toutefois, la Montérégie est favorisée par un solde migratoire interrégional positif, qui s’élève à environ 4 500 personnes annuellement. Les jeunes de 15 à 24 ans quittent souvent la région pour faire leurs études, mais l’exode n’est pas nécessairement définitif. Plusieurs d’entre eux rentrent au bercail par la suite, affirme Nathalie Ward, directrice générale de la Conférence régionale des élus de la Montérégie Est.

À signaler

  • La firme de télécommunications Ericsson ­établira à Vaudreuil-Dorion un centre de technologies de l’information et des communications, qui devrait être en activité en 2015. Ce projet de 1,2 milliard de dollars mènera à la création de 150 emplois, dont environ une soixantaine de postes d’ingénieurs.
  • GE Aviation a implanté, en juillet 2013, un centre de recherche et développement en robotique, automatisation et instrumentation à Bromont. L’investissement de 61,4 millions de dollars a généré 60 emplois. On y met au point des processus avancés de robotique et des applications logicielles, qui sont ensuite exportés vers d’autres filiales de l’entreprise.
  • La construction du terminal intermodal à Salaberry-de-Valleyfield, un investissement de 120 millions de dollars, a généré 662 emplois, et 337 autres seront créés pour assurer le déroulement des activités dont le début est prévu pour 2015.
  • Le motoriste Pratt & Whitney Canada investira 275 millions de dollars d’ici 5 ans pour moderniser ses installations de Longueuil. Ce projet permettra de créer 90 nouveaux postes et de maintenir les 166 emplois existants.

 

Sur le terrain

À Granby, NSE Automatech devrait recruter de trois à cinq personnes par an d’ici 2016. Spécialisée dans l’usinage de précision et le câblage filaire, l’entreprise est passée de 90 à 120 employés depuis 2010.

Embauchant surtout des titulaires d’un DEP ou d’une ASP en usinage, NSE Automatech compte principalement sur le Centre régional intégré de formation, à Granby, et le Campus de Brome-Missisquoi, à Cowansville, pour lui fournir des travailleurs qualifiés. «Mais leur nombre ne suffit pas», soutient Patrick Demers, directeur des ressources humaines. Le problème de recrutement est moins aigu pour les techniciens et les bacheliers en génie mécanique, car les besoins de l’entreprise sont moindres dans ce domaine.

«Toutefois, si notre expansion continue au rythme actuel, le besoin d’employés va aussi se faire sentir pour des postes de contrôle de la qualité et de programmation», précise Patrick Demers. Cela concernera les diplômés de tous les ordres d’ensei­gnement, de la formation professionnelle au baccalauréat.

L’emploi au Québec

Portrait du marché de l’emploi dans les régions du Québec en 2014


Cet article est tiré du guide Les carrières d’avenir 2014.