Le marché de l’emploi en Abitibi-Témiscamingue en 2014

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Abitibi-Temiscamingue

Région minière et forestière par excellence, l’Abitibi-Témiscamingue en a vu d’autres… Le ralentissement actuel dans le secteur minier ne lui fait pas peur, car cette terre de bâtisseurs a plus d’une corde à son arc.

Des secteurs qui recrutent

En Abitibi-Témiscamingue, l’impact du ralentissement des activités minières se fait sentir. La diminution de la demande mondiale de métaux a poussé les prix à la baisse. «Il y a moins d’exploration minière, car elle est devenue moins rentable», dit Sandra Lafleur, directrice du bureau d’affaires Abitibi-Témiscamingue – Nord-du-Québec à l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec.

La survie de certaines mines est même compromise. C’est le cas de la mine d’or Lac Herbin, à Val-d’Or. Son promoteur, la compagnie QMX Gold, a suspendu ses activités en juillet 2013, entraînant la mise à pied progressive d’une centaine d’employés.

En revanche, de nombreux sites miniers demeurent en activité grâce à des gisements plus riches ou plus accessibles qui ont de meilleurs seuils de rentabilité. Par exemple, Agnico Eagle injectera 100 millions de dollars dans la mine Goldex à Val-d’Or en 2014 afin d’agrandir ses installations. Cent nouveaux emplois seront ainsi créés. Gold Bullion Development Corporation investira 250 millions de dollars d’ici juin 2014 en vue d’exploiter le gisement Granada à Rouyn-Noranda. À Malartic, Osisko a débloqué 220 millions de dollars en 2013 pour agrandir sa mine d’or.

Diversification des marchés

Par ailleurs, le secteur minier se diversifie. Ainsi, Canada Lithium Corporation construira une usine pilote à La Corne pour tester la rentabilité de la production de lithium métal, qui entre dans la fabrication des batteries électriques de voitures. Les travaux, qui ont débuté à l’automne 2013, ont généré 30 emplois. Et à Launay, Royal Nickel Corporation pourrait entamer en 2016 l’exploitation d’immenses gisements de nickel, de cobalt, de palladium et de platine. «Cette diversification des minéraux procurera des bénéfices à toute la région», selon Ann Brunet Beaudry, analyste du marché du travail à Emploi-Québec.

«Cela fait longtemps que les perspectives d’emploi en foresterie n’ont pas été aussi bonnes.»
— Guy Trépanier, Société de développement du Témiscamingue

Mais ce n’est pas tout, car plus de 375 millions de dollars pourraient aussi être investis pour l’exploitation des terres rares, des minéraux utilisés dans les produits de haute technologie. À terme, la mine projetée par Matamec Explorations, située à Kipawa, fournirait de l’emploi à 220 personnes.

La diversification économique de la région dépasse l’exploitation des minéraux. De plus en plus de PME ayant développé des produits et services pour l’industrie minière exportent maintenant leur savoir-faire à l’étranger. «Par exemple, la compagnie ASDR Industries, installée à Malartic, a maintenant un bureau au Maroc», signale Ann Brunet Beaudry. Cette compagnie de 150 employés offre, notamment, des services en ingénierie et gestion de projet dans le secteur minier.

Enfin, le secteur forestier reprend de la vigueur. Tembec investit 355 millions de dollars dans son usine de Témiscaming afin de se moderniser, d’augmenter sa production de cellulose et d’assurer la pérennité des quelque 900 emplois existants. D’ici 2018, environ 240 employés de l’usine partiront à la retraite, et il faudra les remplacer. «Cela fait longtemps que les perspectives d’emploi en foresterie n’ont pas été aussi bonnes», se réjouit Guy Trépanier, directeur général de la Société de développement du Témiscamingue.

Les tendances démographiques

Depuis 2006, la population de l’Abitibi-Témiscamingue est en légère hausse. «Cela ne faisait pas partie des prévisions des démographes des années 1990», rappelle Ann Brunet Beaudry, d’Emploi-Québec.

De fait, la population de la région avait baissé chaque année entre 1996 et 2005. Mais depuis 2006, l’arrivée de 1 900 nouveaux habitants, soit environ 315 personnes annuellement, fait grimper les chiffres.

Comme le fait remarquer l’Observatoire de l’Abitibi-Témiscamingue, parmi les régions-ressources, seules l’Abitibi-Témiscamingue et le Nord-du-Québec affichent une hausse ininterrompue de leur nombre d’habitants depuis 2006. En effet, le Bas-Saint-Laurent, le Saguenay–Lac-Saint-Jean et la Gaspésie–Îles-de-la-Madeleine enregistrent une baisse constante de la population.

Par ailleurs, l’Abitibi-Témiscamingue exerce une attraction de plus en plus forte sur les immigrants internationaux. Entre 2006 et 2010, 394 nouveaux arrivants l’ont adoptée, une hausse de 50 % par rapport à 2001-2005. En 2012, 110 immigrants ont indiqué avoir l’intention de s’établir dans la région.

À signaler

  • Annoncée en mars 2013, la création du parc national d’Opémican générera une trentaine d’emplois. Environ 26 millions de dollars seront investis. D’une superficie de quelque 250 km2, le parc sera bordé à l’ouest par le lac Témiscamingue et à l’est par le lac Kipawa. L’inauguration est prévue pour 2017.
  • Située au cœur de Rouyn-Noranda, la Fonderie Horne consacrera 150 millions de dollars à rénover et agrandir son usine de recyclage. Les travaux, qui emploieront 35 personnes, débuteront en 2014.
  • L’aménagement et l’agrandissement du pavillon Sainte-Famille du Centre de santé et de services sociaux du Témiscamingue occuperont 200 personnes jusqu’à la fin des travaux, prévue pour 2015. Les investissements atteignent 24,5 millions de dollars.

 

Sur le terrain

Le géant minier Osisko a investi la somme colossale de 1,4 milliard de dollars afin d’exploiter l’or à Malartic. Au 31 juillet 2013, la compagnie employait 675 personnes. Ces emplois sont convoités, puisque le salaire annuel moyen se situe à 87 000 $, soit 66 % de plus que le salaire moyen des résidents de la MRC de La Vallée-de-l’Or.

La plupart des emplois se trouvent dans les opérations minières et à l’usine de traitement : ingénieurs et techniciens miniers, journaliers et conducteurs d’équipement lourd.

«Notre taux de roulement est très bas et nous avons très peu de départs à la retraite en vue, signale Hélène Thibault, directrice des communications. Mais lorsque nous embauchons, nous recherchons des gens dynamiques, créatifs, innovateurs, passionnés et qui aiment relever des défis.»

Le boum minier a créé une pénurie chez les ingénieurs miniers, techniciens et géologues. «Il nous faut, à l’occasion, recruter à l’extérieur de l’Abitibi-Témiscamingue», affirme Hélène Thibault.

L’emploi au Québec

Portrait du marché de l’emploi dans les régions du Québec en 2014


Cet article est tiré du guide Les carrières d’avenir 2014.