Le marché de l’emploi à Montréal en 2014

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Photo: Lissandra Melo / Shutterstock.com
Photo: Lissandra Melo / Shutterstock.com

Lieu de savoir et de créativité, Montréal attire de nombreux investissements dans les secteurs des technologies et de la finance. Les grues se multiplient et, plus que jamais, la métropole rayonne sur la scène internationale.

«Montréal est le moteur économique du Québec», constate Marie-Josée Reid, directrice régionale du bureau d’affaires Montréal à l’Agence de développement économique du Canada pour les régions du Québec. Un moteur qui tourne «plutôt bien» au chapitre de la création d’emplois, ajoute Chantal Routhier, économiste au Mouvement Desjardins.

Par exemple, la compagnie britannique Framestore a choisi la métropole pour l’implan­tation d’un studio d’effets spéciaux pour le cinéma et la télévision, en 2013. Environ 200 nouveaux emplois ont ainsi été créés.

Pour la première fois depuis dix ans, une nouvelle tour de bureaux sera érigée dans le centre-ville.

«Le domaine de l’animation est en pleine expansion, tout comme l’aéronautique, les technologies des communications et des télécommunications, et les sciences de la vie. Ces secteurs sont très bien appuyés par les gouvernements. Et avec quatre universités et plusieurs cégeps dans la région, les entreprises disposent d’un bassin de main-d’œuvre spécialisée très important», précise Chantal Routhier.

Des secteurs vigoureux

L’industrie financière a également le vent dans les voiles, comme le montre l’implantation de la compagnie On Screen Trading. En mars 2013, cette firme londonienne a embauché 25 négociants spécialisés en produits dérivés. Elle prévoit en engager une trentaine d’autres d’ici le printemps 2015.

Ces compagnies recherchent une main-d’œuvre spécialisée et bien formée, un environnement sain et une qualité de vie élevée en milieu urbain. Ce qu’elles trouvent à Montréal.

Signe de vitalité qui ne trompe pas : pour la première fois depuis dix ans, une nouvelle tour de bureaux sera érigée dans le centre-ville. Le promoteur Cadillac Fairview investira deux milliards de dollars dans la construction de la tour Deloitte, à deux pas du Centre Bell. Elle sera complétée en 2015.

Un Quartier de l’innovation se met aussi en place. Inauguré en mai 2013, il se situe dans la zone Griffintown, à l’ouest du Vieux-Montréal. Selon Yves Beauchamp, directeur général de l’École de technologie supérieure, on y trouve déjà la plus importante concentration d’employés et d’entreprises en technologies de l’information au Canada.

Et c’est loin d’être terminé, car plus de six milliards de dollars pourraient y être investis au cours de la prochaine décennie. Si tout se déroule comme prévu, le Quartier de l’innovation abritera le Réseau de laboratoires de recherche en aérospatiale, le Réseau BioFuelNet Canada spécialisé en biocarburants et le Centre aérospatial de perfectionnement.

Sciences et technologies en vitrine

Pour sa part, l’Université de Montréal reconfi­gurera une portion du quartier Outremont, près de Parc-Extension. L’Université y bâtira notamment un complexe des sciences au coût de 350 millions de dollars. La construction des pavillons doit commencer en 2015 et se terminer à l’automne 2018.

Cependant, le projet le plus significatif sera celui de l’Éco-campus Hubert Reeves. Situé dans l’arrondissement Saint-Laurent, il regroupera 12 bâtiments.

«Ils serviront de vitrines aux technologies propres de leurs locataires. Par exemple, l’une des entreprises de l’Éco-campus fabrique des panneaux solaires pour les abris d’autos. Nous en installerons dans les espaces de stationnement», explique Charles Lambert, directeur des technologies de l’information et des communications à Technoparc Montréal, le promoteur du projet. Ces bâtiments seront construits au fur et à mesure que les entreprises s’établiront dans l’Éco-campus.

Les tendances démographiques

«À Montréal, le vieillissement de la population est moins rapide que dans les autres régions du Québec», dit Guylaine Baril, économiste à Emploi-Québec. Mis à part la région du Nord-du-Québec, c’est à Montréal que l’âge médian est le plus bas, soit 38,6 ans en 2012, alors qu’il s’établit à 41,5 ans à l’échelle du Québec, selon l’Institut de la statistique du Québec (ISQ).

Cette relative jeunesse de la métropole s’explique de deux façons. D’abord, «Montréal attire des jeunes de tout le Québec, qui viennent y faire leurs études. Plusieurs décident de rester», constate Guylaine Baril.

Ensuite, Montréal reçoit environ les deux tiers des quelque 50 000 immigrants internationaux qui sont admis chaque année au Québec. Selon les données de l’ISQ, ces immigrants, à leur arrivée, sont majoritairement dans la vingtaine et la trentaine.

Cette présence importante de jeunes, du Québec et d’ailleurs, explique pourquoi la proportion de personnes en âge de travailler (15-64 ans) atteint 65 %, la plus forte parmi toutes les régions du Québec.

À signaler

  • Le Groupe Alten établira son siège social nord-américain à Montréal. Cette entreprise française prévoit créer plus de 200 emplois d’ici 2017. Elle offrira des services en technologies de l’information.
  • Moving Picture Company, qui appartient au géant français Groupe Technicolor, a annoncé l’investissement de sept millions de dollars afin d’agrandir son studio d’effets spéciaux et de postproduction du Vieux-Montréal. Quelque 200 emplois additionnels seront générés d’ici l’été 2016.
  • Le producteur de café Green Mountain Coffee Roasters investira 55 millions de dollars pour moderniser son usine du quartier Saint-Michel, ce qui créera 180 emplois en 2014.
  • L’éditeur de jeux vidéo Ubisoft investira 373 millions de dollars pour implanter un nouveau studio dans la métropole en vue d’y développer des jeux en ligne. Le projet créera 500 nouveaux emplois d’ici 2020.
  • WB Games, une filiale de Warner Bros., a confirmé en octobre 2013 l’agrandissement de son studio de jeux vidéo de Montréal. L’investissement de 63 millions de dollars sur 5 ans prévoit également l’acquisition de nouveaux équipements informatiques. Une centaine de postes seront ainsi créés.

 

Sur le terrain

Employant près de 1 800 personnes, Standard Life est aussi l’un des plus grands joueurs du secteur financier à Montréal. Cette compagnie vend des produits d’assurances collectives, d’épargne et de retraite.

Son centre d’appels compte environ 700 employés. Les autres travaillent en développement de produits, en relations avec la clientèle, en marketing et en administration.

On trouve également un bon nombre de spécialistes en technologies de l’information. «Les informaticiens sont si rares que nous allons régulièrement recruter des employés en Europe», dit Natacha McCrea, conseillère principale, dotation aux ressources humaines et communications.

Dans les autres secteurs, les besoins ne sont pas aussi criants, mais la compagnie embauche constamment. «Il faut continuellement remplacer des gens qui changent d’employeur, prennent leur retraite ou ont des promotions», signale Natacha McCrea, qui dit rechercher des candidats créatifs et ouverts au changement.

L’emploi au Québec

Portrait du marché de l’emploi dans les régions du Québec en 2014


Cet article est tiré du guide Les carrières d’avenir 2014.