La sagesse insoupçonnée d’une phrase un peu vide

Gros plan sur un jeu de carte en éventail
Photo : supercavie / Shutterstock

«L’important, c’est de faire ce qu’on aime dans la vie».

Dans un précédent billet, j’expliquais pourquoi cette phrase, souvent prononcée par des parents cherchant à guider leur adolescent dans son choix de carrière, est en réalité un peu vide, voire hypocrite : comment peut-on inciter un jeune de 16 ans à faire un choix de carrière sur la base de ce qu’il aime, alors qu’il ne le sait peut-être même pas lui-même?

Un récent sondage maison réalisé par Jobboom m’a toutefois amené une nouvelle perspective sur le sujet. On y apprenait que 58 % des travailleurs avaient déjà effectué une quelconque forme de réorientation professionnelle. Parmi les autres, 91 % y avaient déjà pensé.

Et c’est là que ça m’a frappé : ce que je croyais être une phrase creuse contient peut-être en fait plus de sagesse que je ne le pensais.

Les résultats de ce sondage nous montrent bien à quel point il est fréquent de changer de voie professionnelle au cours d’une carrière. Ceux qui l’ont fait ont peut-être, tout simplement, mis en application ce principe un peu cliché.

Faire ce qu’on aime dans la vie, ça ne signifie pas qu’on doive tirer une carte au début de son parcours professionnel et prier pour que ce soit la bonne. En réalité, ce que cette maxime veut dire, c’est qu’il faut assumer qu’on puisse changer.

Une vie, c’est long; et ce qu’on aime risque fort probablement de changer au cours de cette longue vie. On développe toutes sortes de nouveaux intérêts et de nouvelles compétences, qui nous mènent ailleurs. À un nouvel emploi. À un nouvel environnement. Peut-être même à une réorientation.

Mais ce n’est pas grave. Ce n’est pas un constat d’échec. Ce n’est pas accepter qu’on se soit trompé; c’est se donner le courage d’évoluer, de suivre ce que dicte son cœur et se rapprocher, ne serait-ce qu’un peu, de ce qui contribue à nous rendre heureux.

Il est peut-être là, le sens profond de cette phrase. Faire ce qu’on aime dans la vie, c’est une maxime qui devrait nous accompagner dans tous nos moments de réflexion, nos crises existentielles et nos périodes de doute, pendant toute notre vie. De 16 ans à 65 ans.

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Simon Granger

Simon Granger se spécialise dans la création et la gestion de contenu Web, et en développement de stratégies éditoriales numériques.