La piqûre des Laurentides

Les montagnes, les lacs et les forêts des Laurentides attirent les villégiateurs et font rêver. La situation économique de la région est aussi enviable : sa population devrait augmenter de 34 % d’ici les 20 prochaines années. Un boum démographique qui multipliera les perspectives d’emploi.

L’Institut de la statistique du Québec a de bonnes nouvelles pour les Laurentides : la population devrait passer de 518 000 (données de 2006) à 695 000 en 2031. Les Laurentides se classent d’ailleurs au deuxième rang des régions qui enregistrent la plus importante croissance démographique, après Lanaudière.

Cette annonce a tout pour réjouir, car dans le cortège de ces 177 000 habitants supplémentaires, on trouve des emplois et une économie stimulée.

De jeunes familles de la région montréalaise à la recherche d’une meilleure qualité de vie et de propriétés à prix plus abordables viennent s’établir dans le sud de la région, près de Monréal. Les retraités lui préfèrent le centre pour s’éloigner de la frénésie urbaine.

Des MRC pour tous les goûts

C’est la MRC de Mirabel qui connaîtra la plus forte augmentation de population avec une hausse prévue de 60 % entre 2006 et 2031, suivie par celle de Rivière-du-Nord (Saint-Jérôme) avec 47 %, indique Robert Gareau, économiste d’Emploi-Québec pour les Laurentides.

La MRC d’Antoine-Labelle, à mi-chemin entre Montréal et l’Abitibi, est en queue de peloton avec une hausse attendue de seulement 9 %. «Cette zone située au nord enregistre une croissance moins forte. La migration favorise davantage les MRC situées au sud», observe Benoit Leduc, économiste de Service Canada.

«Le mouvement des populations est aussi très varié selon les MRC», ajoute Louis Pilon, conseiller stratégique aux affaires institutionnelles et politiques de la Conférence régionale des élus des Laurentides. Il constate que les baby-boomers retraités s’installent dans les MRC des Pays-d’en-Haut et des Laurentides (Sainte-Adèle, Sainte-Agathe, Mont-Tremblant), des endroits de villégiature. Quant aux jeunes familles, elles se dirigent vers les MRC de Mirabel, Thérèse-de-Blainville, Deux-Montagnes et Rivière-du-Nord, qui sont situées plus près de Montréal.

Économie en croissance

Selon Robert Gareau, ce boum démographique a sans contredit un effet stimulant sur plusieurs champs d’activité économique, dont la cons­truction résidentielle pour les familles et les personnes âgées, la rénovation, le commerce et la santé.

Directeur général de Laurentides Économique, un organisme qui vise à favoriser la croissance régionale, Yvon Cormier confirme que le secteur des services sera également l’un des grands gagnants. «Les retraités et les jeunes familles qui viennent s’installer chez nous ont besoin de services : commerce de détail, restauration, santé, éducation, etc.», dit-il.

Par conséquent, la région devra recruter une main-d’œuvre diversifiée. Selon l’enquête d’Emploi-Québec sur les perspectives professionnelles de 2009 à 2013, les professionnels de la santé (infirmières, médecins, etc.), les travailleurs de la construction (charpentiers, plombiers, etc.), de même que ceux de l’éducation (enseignants, éducateurs spécialisés, éducateurs de la petite enfance) seront prisés sur le marché de l’emploi.

Le secteur manufacturier aura aussi des postes à pourvoir (ingénieurs aéronautiques, machinistes, monteurs d’aéronefs, surtout dans le secteur de Mirabel), et on recherchera également des spécialistes variés tels que les avocats, arpenteurs, psychologues, vérificateurs, travailleurs sociaux, designers d’intérieur, commis-vendeurs, mécaniciens automobiles, etc. En bref, pour cette période, on estime avoir besoin de 26 000 travailleurs pour pourvoir les nouveaux emplois et de 36 000 autres pour remplacer les départs à la retraite.

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