L’art du remue-méninges

Le brainstorming est davantage un art qu’une science. Voici quelques pièges à éviter si vous voulez que vos séances de remue-méninges soient fécondes.

Il ne faut pas exiger d’un brainstorming qu’il produise immédiatement et seulement de bonnes idées.

«Évitez de rejeter ou d’adopter une idée qui paraît de prime abord mauvaise ou bonne», conseille d’emblée Vianney Tremblay, l’un des fondateurs de l’agence de publicité et de création multimédia Toxa, située à Montréal.

Envisagées sous un angle inédit, certaines idées qui paraissent banales ou saugrenues peuvent générer des coups de génie.

Chez Toxa, les créatifs dressent d’abord une liste des lieux communs en lien avec le sujet qu’ils fouillent. Ensuite, ils s’évertuent à les dépasser, à les transfigurer. Cette méthode vaut autant pour ceux qui se creusent la tête en équipe que pour ceux qui cogitent en solo.

Diriger ou laisser aller?

Pour se savoir libres d’oser, pour se laisser griser par l’imagination des autres et pour y contribuer, les participants doivent se sentir en confiance. Telle est peut-être la règle d’or du brainstorming.

En présence d’un patron intimidant, par contre, un remue-méninges peine souvent à prendre son essor. «À l’agence, les employés forment à leur guise de petites équipes, où ils se sentent à l’aise, explique M. Tremblay. Après s’être creusé les méninges isolément, ces équipes présentent leurs trouvailles aux patrons.»

Et si ça stagne quand même

Même si toutes les conditions paraissent réunies pour un remue-méninges efficace, il se peut que celui-ci, pourtant, ne décolle pas. «Je ne connais qu’un remède aux idées qui tournent en rond, et c’est de faire une pause. Il vaut mieux rompre le cours des réflexions pour les pousser dans une nouvelle voie», dit Étienne Gaudreau, un musicien pigiste spécialisé dans la musique de pub.

Quand l’imaginaire piétine, M. Gaudreau propose de redémarrer la séance, un peu comme on le ferait avec un ordinateur qui fige. «On peut relancer la réflexion en se concentrant sur toute autre chose que le problème à résoudre», poursuit-il. En somme, les remue-méninges qui stagnent ressemblent à des trous de mémoire : la défaillance se règle souvent d’elle-même, quand l’esprit cesse de s’acharner sur elle.