Je serai toujours rôtisseur, ou l’importance des petits boulots

poulet roti à la broche

Même s’ils semblent parfois anecdotiques, les petits boulots nous apportent beaucoup… pour autant que l’on prenne le temps d’y réfléchir.

Je garde de très bons souvenirs de mon premier boulot étudiant.

J’ai travaillé durant quatre ans dans les cuisines d’une chaîne de rôtisserie bien connue. Je suis passé par toutes les tâches; j’ai commencé comme plongeur, puis j’ai progressé comme cuisinier, chef d’équipe, et enfin, assistant gérant par intérim le temps d’un été.

Oh, ce n’est pas que je m’ennuie de la chaleur étouffante, des horaires incongrus et de l’odeur de friture qui me collait à la peau même après la douche. Mais une petite partie de moi restera toujours rôtisseur…

Pour plusieurs, ces premières expériences sur le marché du travail ne deviennent souvent rien d’autre que des anecdotes cocasses à raconter à ses enfants. Certes, ces jobs ne sont pas toujours les plus gratifiants ni les plus valorisants; pourtant, ils contribuent grandement à nous former en tant que travailleurs, et en révèlent beaucoup sur nous aux futurs recruteurs. Une étude démontrait même récemment que les petits boulots menaient vers de meilleures carrières.

Ils sont en effet des occasions uniques de développer les fameuses «compétences douces» (soft skills en anglais) tant recherchées, ces aptitudes qui ne s’enseignent pas à l’école, mais qui s’apprennent plutôt avec l’expérience et le temps.

Dans mon cas, elles ont été nombreuses : leadership, capacité à travailler sous pression, esprit d’équipe, flexibilité, polyvalence, loyauté, éthique de travail, sens de l’organisation… Bien plus que la connaissance des multiples façons d’apprêter la volaille! Comme vous le voyez, il suffit parfois d’y penser un peu.

Bien sûr, ces qualités peuvent s’acquérir autrement, que ce soit par l’entremise du bénévolat, d’un stage ou d’une activité parascolaire. Mais l’emploi étudiant est un contact beaucoup plus direct avec le marché du travail, et c’est pourquoi il faut le prendre au sérieux… et prendre conscience de ce qu’on en tire. Ces acquis sont autant de cartes que l’on peut ensuite mettre dans son jeu pour faire valoir sa candidature auprès d’un recruteur.

Et cela va au-delà de la recherche du premier «vrai» emploi; même plus tard; c’est une façon de montrer au recruteur que l’on possède ces aptitudes depuis longtemps et de lui montrer que l’on se connaît bien.

Je ne compte plus le nombre d’employeurs à qui j’ai vendu ma candidature en faisant référence à mon passé de rôtisseur. Quel que soit le domaine, j’arrivais toujours à tirer de cette expérience un petit quelque chose qui m’a aidé à prouver ma valeur.

Aujourd’hui, j’ai probablement épuisé les occasions de jouer cette carte. Mais qui sait si je n’en conserverai pas une petite anecdote pour tirer un sourire à un éventuel recruteur…

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Simon Granger

Simon Granger se spécialise dans la création et la gestion de contenu Web, et en développement de stratégies éditoriales numériques.