Conduite de machines de traitement du minerai

Les opérateurs en conduite de machines de traitement du minerai sont un peu les chefs cuisiniers du concentrateur, l’usine où la roche est transformée en métaux précieux. Leur intervention permet au cuivre, au zinc, à l’argent et à l’or de voir le jour. Un univers fascinant où rien n’est dû au hasard!

Rôle et tâches

Après avoir travaillé pendant sept ans comme secrétaire médicale dans un centre local de services communautaires d’Abitibi-Témiscamingue, Kathy Lamothe est retournée sur les bancs de l’école pour suivre une formation professionnelle en conduite de machines de traitement du minerai. «Je cherchais quelque chose qui bougeait un peu plus. Ce programme m’a accrochée», dit-elle. Elle a obtenu son diplôme en juin 2006, et depuis janvier 2008, elle travaille pour les Mines Agnico-Eagle, division LaRonde, à Cadillac, en Abitibi-Témiscamingue.

Les opérateurs en conduite de machines de traitement du minerai travaillent au concentrateur, c’est-à-dire à l’usine où la roche prélevée (sous terre ou dans la mine à ciel ouvert) est traitée. Ils interviennent durant les différentes étapes de production des métaux.

«Je suis opératrice de machines au remblai. À son arrivée au concentrateur, la roche passe dans le circuit du broyeur, où elle est transformée en pulpe [un mélange d’eau et de roche]. Par la suite, elle traverse des circuits de flottation où, à l’aide de produits chimiques, on en extrait les métaux. Ici, nous produisons du zinc, du cuivre et de l’or. Pour ma part, j’interviens à l’étape du circuit de production du “stérile”, c’est-à-dire de la roche non utilisée», explique-t-elle. Son rôle consiste à faire fonctionner les machines qui permettront de traiter une partie de la pulpe – la décontaminer pour en ôter les produits chimiques – puis à retourner la roche stérile sous terre, où elle servira à renforcer les galeries.

Qualités recherchées

Pour travailler dans un concentrateur, il faut être en bonne forme physique, estime Kathy Lamothe. «Les circuits sont répartis sur plusieurs étages. Je marche beaucoup pendant mes journées de travail, qui s’étendent sur 12 heures», dit-elle.

L’opérateur doit aussi être capable de travailler en équipe. Parce qu’il s’agit d’une chaîne de production, tous les maillons sont importants. Un problème dans le circuit du broyeur peut rapidement dégénérer et interrompre l’ensemble de la production, ce qui nuira au rendement de l’usine. Les tâches des opérateurs sont donc constamment liées à celles des autres employés.

La polyvalence est également indispensable, car les opérateurs ne sont pas attitrés à un seul circuit. Dans certaines usines, on peut avoir à en changer toutes les trois semaines.

Défis et perspectives

Selon Tony Grondin, enseignant au diplôme d’études professionnelles (DEP) en conduite de machines de traitement du minerai au Centre de formation professionnelle Val-d’Or, le principal défi que doivent relever les opérateurs est d’optimiser la production de leurs circuits.

«Il faut rester attentif aux vibrations et aux sons qu’émettent les machines qu’on actionne. De cette façon, on peut déceler des problèmes à l’avance, avant même qu’un équipement ne se brise», indique M. Grondin. L’arrêt complet d’une usine qui traite 100 tonnes de minerai à l’heure coûte environ 23 000 $ l’heure, estime-t-il. Il faut donc rester à l’affût de tout ce qui peut sembler anormal.

Selon Tony Grondin, les perspectives d’avancement sont intéressantes pour les jeunes diplômés. «Dans certains circuits, comme le filtrage, le concassage et le remblai, on trouve surtout des nouveaux employés. Lorsqu’ils gagnent en expérience, ils peuvent accéder à des circuits comme le broyage et la flottation. Par la suite, certains deviennent chefs d’équipe», explique-t-il. 05/09

Horaires et milieux de travail

• Le concentrateur est un milieu de travail bruyant et, selon les endroits, poussiéreux, au circuit du concassage par exemple.

• Dans certains centres miniers, on suit des horaires rotatifs de travail et de congé (3-2-2-3 ou 5-4-4-5). Dans le Grand Nord québécois en revanche, les horaires sont de 28 jours consécutifs de travail suivis de 14 jours de congé, compte tenu de l’éloignement.

• Les employés travaillent selon des quarts de travail variables de 12 heures (jour et nuit, en semaine et le week-end).

• Les mines sont souvent situées en régions éloignées, il faut donc faire preuve de mobilité géographique.

• Les employeurs fournissent l’équipement nécessaire au travail sous terre ou au concentrateur (uniforme, bottes de travail, gants, protections auditives et lunettes).

Champs d’intérêt
• aime tra­vailler en usine et en équipe
• aime obs­erver, vé­ri­fier et uti­liser des équipements
• aime les ma­thé­ma­ti­ques et l’informatique

Aptitudes
• fa­ci­lité d’ap­pren­tis­sage tech­nique et es­prit de collaboration
• es­prit mé­tho­dique, lo­gique et analytique
• vi­gi­lance et initiative
• ha­bi­leté à la mécanique

Statistiques

Nombre de diplômés n.d.
Diplômés en emploi n.d.
À temps plein n.d.
En rapport avec la formation n.d.
Aux études n.d.
Taux de chômage n.d.
Salaire hebdomadaire moyen n.d.
Source : La Relance au secondaire en formation professionnelle, MELS, 2011.

Pour connaître les établissements qui offrent ce programme, consultez l’Inforoute de la formation professionnelle et technique.

L'équipe Jobboom

Jobboom est une source d’information indispensable sur le marché de l’emploi. Des experts du marché du travail québécois proposent des conseils et astuces pratiques afin d’aider les candidats dans leur recherche d'emploi et également afin d'aider les recruteurs à se tenir à jour sur les tendances et bonnes pratiques de leur domaine.