Errare humanum est

Vous venez de faire une erreur et vous êtes désespéré? Peut-être est-ce que l’erreur d’un collègue vous offrira l’occasion de vous racheter… Sinon, faites face à la musique!

Un mois plus tôt, Magalie, coordonnatrice aux communications, prenait la relève d’une collègue démissionnaire. Elle mettait les bouchées doubles pour rattraper le retard accumulé. Après quelques semaines de stress intense et trois nuits blanches consacrées à l’approbation des feuilles de presse, Magalie ressentait enfin la satisfaction du devoir accompli.

Elle contemplait les premiers exemplaires du rapport annuel qui sortaient de l’atelier de reliure quand la joie a vite cédé au désespoir. Malgré les nombreuses étapes de vérification, en page trois, la photo d’un inconnu jovial surmontait la légende : La première vice-présidente… «Je me suis vue faire la file au bureau d’assurance-emploi», se rappelle Magalie.

Une erreur en chasse une autre

Une distraction à l’atelier de prépresse était à l’origine de la bourde. Courageusement, Magalie téléphona à sa supérieure pour lui annoncer la catastrophe. Le coût estimé de la réimpression : plus de 55 000 dollars. Mais trois heures plus tard, la chance lui sourit. Les comptables agréés avaient aussi commis une erreur monumentale : plutôt que de faire des profits, la compagnie subissait des pertes. Le rapport annuel devait être entièrement refait aux frais des comptables.

La supérieure de Magalie lui offrit alors l’occasion de se racheter en produisant, à la vitesse grand V, un autre rapport annuel avec, précisa-t-elle sur un ton plein d’humour, les photos conformes aux légendes et les résultats financiers exacts.

«Mais même après dix ans, je crains toujours une catastrophe lorsque je reçois un document imprimé. La peur d’avoir gaffé me serre le cœur chaque fois», conclut-elle.