Entrepreneuriat: avant de reprendre l’entreprise familiale…

Vos parents vous tendent le flambeau de l’entreprise familiale. Avant de l’agripper, il est sage de prendre en considération les quelques aspects suivants.

Tout d’abord, sachez que vous devrez acheter l’entreprise, car il ne serait pas avantageux pour vos parents de vous en faire don. «Leur compagnie représente leur fonds de pension. Ils ont besoin de cet argent pour vivre pendant leur retraite», explique Pierre Roy, directeur général du Centre local de développement (CLD) L’Islet, à Saint-Jean-Port-Joli. Préparez-vous donc à chercher du financement.

À vérifier

Agissez comme si vous achetiez l’entreprise d’un pur étranger. Procédez à une vérification diligente avec l’aide d’un notaire ou d’un comptable afin de passer en revue les livres comptables, les contrats d’embauches, les titres de propriété de l’entreprise, etc. «Le processus n’est pas facile émotivement, convient M. Roy. On fait confiance à ses parents. On ne veut pas leur faire de peine.»

Si vous omettez cette étape, vous risquez toutefois de le payer cher plus tard. Quand vous achetez une entreprise, vous achetez aussi ses dettes et ses vices. Vos parents ont-ils toujours bien fait leurs déclarations de revenus? Ont-ils remboursé leurs taxes? Le ministère du Revenu peut procéder à des vérifications sur des déclarations faites il y a 7 ans. S’il trouve des irrégularités, vous en serez responsable même si vous n’étiez pas aux commandes de l’entreprise au moment des faits.

Vérifiez également que les permis d’exploitation et le zonage des terrains acquis sont règlementaires. Dans le cas d’un garage de mécanique générale, par exemple, vous pourriez devoir décontaminer le sol en raison des règlements environnementaux en vigueur. Vos parents avaient un droit acquis qui les dispensait de le faire. Ce droit n’est toutefois pas transférable.

Priorité : la communication

La communication est le meilleur moyen de se sortir des différends, croit Pierre Ste-Marie, responsable de la pratique Entreprise chez KPMG, un cabinet offrant des conseils en vérification et fiscalité. «Il faut parfois une personne extérieure à l’entreprise pour aider les parents et les enfants dans leur communication. Le message passe mieux quand une autre partie est impliquée», dit-il. Cette personne peut être un conseiller financier, l’avocat de la compagnie ou un spécialiste de la relève d’entreprise. L’important est de s’adjoindre d’une personne en qui les parents et les enfants ont confiance.