Enseignants recherchés

Les écoles manquent d’enseignants dans bien des régions du Québec. Et l’enseignement intensif de l’anglais en sixième année risque d’augmenter encore la tendance.

Former des enseignants pour répondre aux besoins pressants des écoles de la région. Voilà ce qui a mené à la fondation de l’Université du Québec en Abitibi-Témiscamingue (UQAT) au début des années 1970. Quarante ans plus tard, l’établissement n’a toujours pas atteint son objectif : les besoins sont tout aussi criants qu’au départ.

À l’époque, la pénurie était causée par la laïcisation de l’éducation : des professionnels étaient nécessaires au remplacement des prêtres. Aujourd’hui, la demande est plutôt stimulée par la vivacité économique de la région qui attire des travailleurs et leurs familles. «C’est le plein emploi», assure la secrétaire générale de l’UQAT, Martine Rioux. Non seulement les 74 diplômés des 4 baccalauréats d’enseignement n’auront aucune difficulté à trouver un emploi, «mais nous pourrions aussi en former beaucoup plus».

Si la situation varie selon la région, le placement demeure bon. À l’Université du Québec à Chicoutimi, «la demande n’est pas très forte, mais tous les diplômés se placent, généralement à l’extérieur de la région», dit Gina Gagnon, directrice des Services aux étudiants. À l’Université Laval, «l’année 2012 a été excellente, sauf en enseignement secondaire pour histoire, géographie et éthique et culture religieuse, dit André Raymond, CRHA, adjoint des services professionnels au Service de placement. Toutefois, les débuts de carrière sont difficiles, avec beaucoup de contrats et de suppléance.»

Selon le ministère de l’Éducation, du Loisir et du Sport, les ouvertures seront nombreuses dans l’ensemble du Québec au cours des prochaines années. Pour l’enseignement de l’anglais seulement, 1 800 profs seront embauchés au primaire et au secondaire entre 2012 et 2016. Cette demande s’explique en grande partie par l’implantation progressive de l’anglais intensif en sixième année. À cela s’ajoutent des besoins en éducation préscolaire et primaire, en adaptation scolaire, en éducation physique, en musique, en mathématiques et en sciences.

Le placement se révèle aussi excellent dans plusieurs autres domaines connexes à l’éducation, dont en psychoéducation et en travail social. Le taux de placement était de 97 % en 2011 pour le baccalauréat en travail social à l’Université du Québec à Trois-Rivières et «ça s’annonce bien pour 2012», assure Julie Bonenfant, coordonnatrice des services aux étudiants et responsable des stages, de l’aide à l’emploi et de l’orientation. «Ces professionnels ont l’avantage de ne pas être confinés à un secteur. Leur formation polyvalente leur permet de travailler dans les écoles, dans les CSSS et dans divers organismes.»

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