Contourner le manque d’expérience lors de sa recherche d’emploi

Ça vous est arrivé, et ça vous arrivera encore : les patrons sont insatiables au sujet de l’expérience. Il vous en faut toujours plus. Pas de panique! L’expérience, ça ne s’acquiert pas seulement en milieu de travail.

Les offres d’emploi regorgent de postes «interdits» aux débutants. Bien souvent, les employeurs recherchent des gens qui ont deux ou trois ans d’expérience. Désespérant? Rassurez-vous! L’avenir n’est pas complètement bouché pour les «sans expérience».

D’ailleurs, le concept d’expérience n’est pas si clair qu’il n’y paraît. Certaines personnes occupent le même emploi depuis 5 ou 10 ans et n’ont guère progressé depuis les 6 premiers mois où elles sont entrées en poste. Donc, ce n’est pas seulement le temps qui compte, mais ce qu’on a appris et retenu. Autant d’éléments à faire valoir en entrevue.

Prouver ses compétences

Pourquoi les employeurs exigent-ils des candidats expérimentés? Parce qu’ils veulent s’assurer que les candidats retenus sont immédiatement opérationnels mais également pour s’assurer de leur qualité. Trois ans d’expérience en emploi indique, jusqu’à un certain point, que d’autres employeurs ont apprécié leur travail. Si vous ne possédez pas le nombre d’années d’expérience requis, c’est à vous de prouver que vous avez acquis les compétences nécessaires au poste ailleurs que dans une entreprise. Et dans ce domaine, tout commence par le CV et la lettre de présentation.

Pour un recruteur, tout compte : l’implication parascolaire, les emplois d’été, les intérêts, la personnalité, la maturité. En général, il veut savoir si on est capable de travailler en équipe, de faire preuve de leadership et de débrouillardise. C’est ce type d’aptitudes qu’il faut démontrer. Ainsi, on peut expliquer qu’on a organisé tel ou tel événement et que, par conséquent, son président d’honneur pourra parler en notre faveur.

En plus de s’engager dans toutes sortes d’activités et de soigner ses références, on a tout intérêt à se présenter à des conférences et à des assemblées professionnelles. Cela prouve l’intérêt qu’on porte à son domaine et, du même coup, cela permet de se faire connaître des gens du milieu.

En mettant ainsi la somme de ses expériences – professionnelles ou non – en valeur dans la lettre de présentation, on multiplie ses chances de décrocher une entrevue. Une fois assis devant le recruteur, il faut aussi savoir mettre en valeur la formation qu’on a reçue. Or, résumer celle-ci en cinq minutes n’est pas facile, d’où la nécessité de se préparer soigneusement à l’entrevue.

Postuler ou pas?

Avoir l’audace de poser sa candidature malgré son manque d’expérience peut parfois être payant. Mais il faut rester réaliste, car la plupart des recruteurs respectent les grandes lignes de leurs critères d’embauche. Par exemple, quand ils recherchent un candidat possédant de trois à cinq ans d’expérience, il peut arriver que les exigences soient diminuées à deux ans et demi s’ils éprouvent de la difficulté à trouver la personne idéale, mais rarement en dessous. Toutefois, n’oubliez pas que même si votre candidature n’est pas retenue pour l’emploi affiché, elle le sera peut-être plus tard pour un autre poste, moins exigeant.

Un bon truc avant d’envoyer son CV pour un poste requérant de l’expérience est de vérifier la description des tâches, puis d’analyser la rémunération proposée par l’employeur. S’il offre un salaire plus élevé que la moyenne du marché, alors cela ne servira à rien de poser sa candidature. Par contre, s’il paye moins, il aura du mal à trouver des candidats, ce qui augmente alors vos chances!

L’offre et la demande

Bon nombre d’entreprises embauchent des candidats sans expérience dans les domaines où les taux de chômage sont très bas : santé, assurances, administration (pour plusieurs postes, cependant, les exigences de formation sont incontournables). Dans des secteurs où il y a beaucoup de candidats et peu d’emplois, c’est néanmoins plus difficile. Au fond, c’est surtout une question d’offre et de demande.

Les secteurs techniques (électricité, électronique, mécanique) sont particulièrement exigeants sur le plan de l’expérience, car en industrie, on a peu de temps pour former les nouveaux employés. Dans d’autres domaines, l’effet sera inverse, notamment dans ceux où l’on a observé de nombreux départs à la retraite. Chez les infirmières, par exemple, il y a 15 ans, on exigeait mer et monde des candidates. Aujourd’hui, on court après elles!

Mais plus encore que les secteurs d’activité, ce sont les cycles économiques qui déterminent les demandes des employeurs. Ainsi, plus le taux de chômage est élevé, plus les recruteurs auront tendance à rehausser leurs exigences, car un plus grand nombre de candidats frappe à leur porte.

L'équipe Jobboom

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