Concilier excellence et heure de lunch

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Dîner devant l’ordi ou faire une pause yoga? Quand midi sonne, le dilemme se pose. Ces témoignages de champions vous aideront à faire un choix éclairé.

Vous engloutissez un sandwich plus vite que votre ombre pour retourner rapidement à votre besogne? De nombreuses études ont pourtant démontré qu’une pause digne de ce nom sur l’heure du midi permet de combattre la fatigue et le stress et de mieux se concentrer en après-midi.

Mais si les repas riches au restaurant sont votre lot, ce n’est pas nécessairement mieux. Vous risquez alors de fonctionner au ralenti de retour au poste.

Jobboom a demandé à cinq personnalités reconnues pour leur travail acharné et leur succès ce qu’elles font le midi, question de s’inspirer. Malheureusement, il ne semble pas y avoir de recette magique!

Hicham Ratnani, cofondateur de Frank and Oak, une boutique en ligne de vêtements pour hommes lancée en 2012. L’entreprise a atteint le million de membres en novembre 2013, une croissance de 500 % en un an.

«J’organise mes lunchs d’avance. Je regarde mon horaire de la semaine et, selon ce que j’ai à faire, je donne rendez-vous à des membres de l’équipe ou à des gens que je n’ai pas vus depuis longtemps.

«Je garde aussi une part de hasard dans mon horaire; c’est important pour stimuler la créativité. J’accepte des lunchs avec des gens que je ne connais vraiment pas. Il s’agit souvent d’une personne connectée à quelqu’un de mon réseau. On échange des idées.

«Le reste des midis, je profite du temps où les membres de l’équipe ne sont pas concentrés, avec les écouteurs sur les oreilles, pour discuter et rire avec eux.»

Joanne Liu, urgentologue pédiatrique au CHU Sainte-Justine et nouvellement présidente du conseil international de Médecins Sans Frontières

«Le midi… je travaille. Le concept d’heure de lunch n’existe pas à l’urgence! Surtout l’hiver, c’est tellement occupé. On ne peut pas prendre une heure de pause quand il y a 12 heures d’attente.

«À l’hôpital, je m’arrête pour manger seulement s’il n’y a pas de cas aigu dans la salle d’urgence. Il est donc possible que je sois capable de prendre 15 minutes pour manger. Je peux alors descendre dans un petit salon un étage plus bas, mais une fois sur deux, je reçois un appel.

«Quand je n’ai pas le temps de prendre ce temps de pause, je peux dîner rapidement au poste de travail, mais la nourriture me reste alors coincée dans le ventre parce que j’ai mangé trop vite. J’aime mieux ne pas dîner et grignoter une barre tendre ou un fruit entre deux patients.

«En mission avec Médecins Sans Frontières, par contre, je ne mange pas du tout. Quand je suis allée en Haïti après le séisme, par exemple, tout le monde manquait de nourriture. Je n’allais quand même pas leur manger un lunch en pleine face. Je mangeais en rentrant le soir.»

Louis T., humoriste de la relève qui cumule les projets à la télé (Entrée principale à Radio-Canada, Selon l’opinion comique à MAtv), les galas Juste pour rire et autres spectacles d’humour

«Je suis un lève-tard. Je déjeune à l’heure où les gens lunchent en lisant mon journal, je passe l’après-midi dans un café à lire les nouvelles, à chercher des sujets de blagues, à écrire, à aller sur Facebook et Twitter, où je puise des idées.

«Je dîne en milieu d’après-midi, vers 15 h, devant mon ordi. En fait, je suis constamment devant l’ordinateur. C’est un peu triste, même! Je ne prends jamais de pause dans une journée, sauf quand ma copine m’oblige à le faire!

«Le secret de la productivité, selon moi, c’est l’intensité du travail. Et comme je ne suis pas toujours intense, je me reprends sur l’heure du dîner en travaillant encore!»

Daniele Henkel, investisseuse à l’émission Dans l’œil du dragon et fondatrice d’une entreprise de distribution de produits et appareils en soins médico-esthétiques

«Les gens d’affaires sont généralement très occupés par des rencontres ou des voyages. Mais, occupé ou non, tout le monde doit s’arrêter pour manger, alors j’en profite pour les inviter à se joindre à moi. Ça nous permet de faire connaissance et d’échanger sur nos pratiques d’affaires. On allie ainsi plaisir et travail.»

Simon Bertrand, président de Rise Kombucha, un producteur en pleine expansion de boissons de thé pétillantes

«J’ai beaucoup mangé devant mon ordi au cours des trois premières années de l’entreprise parce que j’étais débordé… Mais maintenant qu’on a 25 employés, je peux sortir.

«Deux à trois fois par semaine, je fais du yoga, de la boxe ou je vais au gym le midi. C’est bon pour ma santé et je suis plus performant ensuite. Quand j’ai des décisions à prendre, ça me donne le temps d’avoir des intuitions.

«Autrement, j’ai parfois des réunions sur l’heure du lunch, des dîners d’affaires ou encore, je vais au resto avec des amis.»

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