Le deuil d'une profession

Comment faire le deuil d’une profession?

Les aléas de la vie professionnelle nous amènent inévitablement à vivre des changements, qui entraînent des deuils de différentes natures. La cassure peut toutefois être particulièrement profonde lorsqu’il s’agit d’une réorientation de carrière. Que ce changement soit volontaire ou forcé, c’est une épreuve qu’il faut apprendre à surmonter. Voici comment y arriver.

Le travail nous définit dans la société. En plus d’être un gagne-pain quotidien, il nous permet de nous accomplir grâce à nos talents, de nous faire sentir autonome en prenant part à des décisions. On y établit des liens sociaux, en créant des relations significatives. Le résultat du travail a une valeur reconnue : on se rend utile et on s’y sent utile.

C’est pourquoi la perte d’une profession provoque une fracture si importante.

Considérer autre chose

Les gens qui s’accordent eux-mêmes le droit d’envisager une nouvelle carrière, qui correspond davantage à ce qu’ils sont et ce qu’ils recherchent, entrevoient généralement cette transition comme une étape stimulante et enrichissante.

Malheureusement, lorsque les raisons nous sont imposées contre notre gré, le deuil peut être long et difficile.

Prenez l’exemple d’un travailleur ayant œuvré toute sa vie dans le domaine manufacturier, et qui est forcé de changer de carrière à la suite d’un accident de travail. Il y a de fortes chances que cette personne se sente complètement démunie. C’est aussi le cas des personnes qui subissent un licenciement ou bien encore une fermeture d’entreprise.

Dans ces circonstances, la tentation de refouler les émotions négatives est grande : en se distrayant, en se persuadant qu’on est plus heureux depuis qu’on est sans emploi, ou encore en se refermant sur nous-mêmes…

Le travail sur le deuil restera alors long et superficiel. Ces stratégies défensives soulagent sur le coup, mais elles n’aident pas à traverser l’épreuve.

Envisager le futur positivement

Le deuil est synonyme de dépression et de passivité aux yeux de certains, mais il a une fonction importante dans notre cheminement intérieur. Il nous permet de remettre à jour notre identité.

Qu’il s’agisse d’une perte sociale, physique ou professionnelle, le deuil traverse différentes étapes. La psychiatre et psychologue Elisabeth Kübler-Ross en a défini sept phases : le déni, la colère, la peur, la tristesse, l’acceptation, le pardon, la quête de sens et la paix retrouvée.

Il est possible d’acquérir un sentiment de contrôle sur cette réalité en portant attention aux informations que nous transmettent nos émotions. C’est ce qu’on appelle l’intelligence émotionnelle.

Se tourner vers le futur de façon positive et constructive est une clé nécessaire pour laisser aller le passé. Voici trois étapes à suivre pour amorcer votre processus de reconstruction.

1. Analyser les raisons. La première étape pour traverser cette épreuve est de comprendre les raisons qui nous y ont menées pour pouvoir lui donner un sens. Il est important de savoir reconnaître ses émotions pour pouvoir les communiquer, puis les accepter.

2. Trouver des alliés. Un des moyens d’évacuer les émotions négatives est d’exprimer l’ambivalence que l’on peut ressentir : bien souvent, les côtés positifs demeurent cachés. Il est alors important de s’entourer de gens avec qui parler, afin d’extérioriser les émotions et formuler les incompréhensions.

3. Faire un bilan de carrière. Il est également judicieux de profiter de ce temps d’arrêt pour dresser un portrait de nos acquis et de nos compétences, avec l’aide ou non d’un professionnel. C’est une étape cruciale avant d’envisager de nouveaux plans professionnels.

Se reconstruire? C’est possible!

Le processus de guérison prend du temps, et comme toute reconstruction, il faut aborder les journées une à la fois. Rattachez-vous aux éléments positifs de votre vie, et quoi que vous fassiez, il est important de vivre ce processus à votre façon et d’être à l’écoute de vos émotions. En outre, soyez indulgent envers vous-même.

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Marie-Hélène Collin

Marie-Hélène Collin est conseillère d’orientation chez BrissonLegris, révélateurs de potentiel, une firme spécialisée en orientation, consultation et conception. L’entreprise aide les organisations et les individus de tous âges à planifier et développer leur parcours professionnel.