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Combien de stages en TIC?

Certaines formations en TIC proposent aux étudiants de faire un stage. Pour d’autres, ce sont deux ou trois stages dans des entreprises différentes. Chacune de ces options offre son lot d’avantages. À vous d’en tirer profit!

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Titulaire d’un baccalauréat en informatique de l’Université du Québec à Trois-Rivières, Joey Montambeault a réalisé deux stages obligatoires à l’usine Arkema de Bécancour sous la supervision du comptable de l’entreprise. Il était le seul expert en programmation des TI pour 250 employés. «Le stage est venu appuyer ce que j’apprenais à l’université. Quand je devais affronter des défis technologiques, il fallait que je me débrouille pour trouver des solutions. Pendant le stage, j’ai compris la raison d’être des notions théoriques qui me paraissaient bien abstraites lors de ma formation», explique celui qui est maintenant responsable des TI à Creaform, à Québec. Être plongé dans l’action l’a d’ailleurs aidé au moment de sa recherche d’emploi. Un atout qui valait son pesant d’or pour se démarquer des autres candidats.

Joey Montambeault est catégorique : un seul bon stage vaut mieux que deux mauvais! «Un seul stage peut être suffisant s’il nous permet de réaliser plusieurs tâches et de développer, par exemple, une expertise sur une technologie en particulier. C’est finalement mieux que deux ou trois stages où il ne se passe rien de concret», soutient-il. Pour lui, l’important est de regarder ce qui a été produit pendant cette formation pratique. «Que ce soit un programme informatique ou de la documentation, il faut mener un projet à terme à la fin du stage pour qu’il soit profitable», précise-t-il.

Michael Lavigne a aussi su profiter pleinement de ses stages lors de la dernière session de sa formation collégiale en techniques d’intégration multimédia. En effet, le diplômé du Cégep de Matane et deux de ses coéquipiers ont tellement aimé leur expérience chez Okidoo Interactif qu’ils ont acheté l’entreprise à peine deux mois après la fin de leurs stages, soit en juin 2010!

Si un seul bon stage vaut mieux que deux stages moins pertinents, le fait de cumuler plusieurs expériences comporte néanmoins des avantages.

Deux ans plus tard, c’est au tour de Michael d’encadrer trois stagiaires et de leur offrir un environnement propice à l’apprentissage. «Mon stage de trois mois à temps plein a été l’équivalent d’un an de formation. À l’école, on apprend la base des techniques d’intégration multimédia, alors qu’en stage, on apprend à se débrouiller pour trouver les solutions à des problèmes réels plutôt que fictifs. Le stage, c’est vraiment un apprentissage en accéléré», avance-t-il.

Michal Iglewski, responsable du baccalauréat en informatique à l’Université du Québec en Outaouais, précise justement qu’au retour d’un stage les étudiants font preuve d’une plus grande ouverture. «Ils apprennent plus vite les nouvelles notions parce qu’ils savent qu’ils pourront les mettre en pratique une fois en entreprise», souligne-t-il.

Le temps d’explorer

Si un seul bon stage vaut mieux que deux stages moins pertinents, le fait de cumuler plusieurs expériences comporte néanmoins des avantages, estime Élisabeth Oudar, responsable des stages au Département d’informatique et de génie logiciel à l’Université Laval. «Plus il y a de stages, plus on peut prendre le temps d’expérimenter et de se familiariser avec plusieurs milieux de travail.» Une bonne façon d’explorer différentes réalités et de viser juste lors de son entrée sur le marché du travail.

Toutefois, pour que cette expérience soit utile, le choix d’un stage ne se fait pas à l’aveuglette. «On ne choisit pas un stage les yeux fermés. On doit vérifier que les tâches à accomplir et les habiletés à développer cadrent bien avec son programme d’études», explique-t-elle.

Autre avantage : chaque stage permet de bonifier son CV. Au Cégep de Matane, par exemple, la moitié des étudiants réalise un ou deux stages en alternance travail-études (ATE) d’environ huit semaines, en plus du stage obligatoire crédité de six semaines à la fin de la formation. «Les employeurs choisissent souvent nos meilleurs étudiants pour les stages en ATE. Ces futurs techniciens doivent travailler fort, mais sont rémunérés. Au terme de leur formation, ceux-ci ont un peu plus d’expérience que ceux qui ne font que le stage obligatoire», souligne Anne-Stéphanie Lebrun, coordonnatrice de stages et enseignante en techniques d’intégration multimédia.

Un emploi assuré?

Le stage se transforme parfois en premier boulot. C’est du moins ce qui est arrivé à Marilyne Chan, bachelière en génie informatique de l’Université Laval, qui a fait deux stages pendant sa formation. Son dernier stage dans la firme Coveo, à Québec, à l’été 2010, a été décisif pour elle, car elle y a été embauchée après l’obtention de son diplôme. «Le fait d’avoir réalisé mon stage à Coveo m’a permis de tisser des relations sur place, et ç’a été plus facile d’être engagée par la suite», mentionne-t-elle.

J’ai été en mesure, pendant mon entrevue d’embauche, de mettre en valeur tout ce que j’avais appris durant mon stage.
Joey Montambeault, responsable des TI à Creaform

Cependant, il est possible qu’un stage ne mène pas tout de suite au poste rêvé. Joey Montambeault a fait deux tentatives avant de dénicher un véritable emploi. «Mon premier emploi important a été à Olympus NDT, à Québec. J’ai été en mesure, pendant mon entrevue d’embauche pour le poste de responsable des systèmes en TI, de mettre en valeur tout ce que j’avais appris durant mon stage, comme la débrouillardise ou ma connaissance des technologies», dit-il. Il y est resté pendant cinq ans avant que Creaform, division Québec, ne le recrute.

Morale de l’histoire? Que vous réalisiez un ou plusieurs stages en entreprise, l’important est de vous y investir à fond. Dans le milieu très compétitif des TIC, il faut sortir du lot. Et chaque expérience compte.

Pas de stage? Pas de panique!

Même si cette situation est plutôt rare dans le domaine des TIC, certains programmes au collégial ou à l’université ne prévoient pas de stage. Mais comment aller chercher cette expérience ailleurs?

Selon Michel Murray, coordonnateur du programme Techniques d’animation 3D et de synthèse d’images au Collège de Bois-de-Boulogne, il est souvent plus difficile pour les étudiants qui ont choisi un domaine artistique, comme la modélisation ou l’animation 3D, de trouver un stage utile. «C’est pourquoi notre programme ne prévoit pas de stage crédité dans la formation. On préfère consacrer la sixième session à la fabrication d’un portfolio et d’une démo. Les étudiants doivent avoir un projet de création et le faire comme une vraie production. On essaie de se rapprocher le plus possible des conditions de travail de l’industrie», explique Michel Murray.

Pour bonifier son portfolio, il faut aussi miser sur des projets personnels comme des applications mobiles pour les cellulaires, des animations Flash, conseille Michael Lavigne d’Okidoo Interactif. Anne-Stéphanie Lebrun, coordonnatrice de stages et enseignante en techniques d’intégration multimédia au Cégep de Matane, abonde dans ce sens. Il suffit de rester à l’affût des occasions qui se présentent pendant la formation. Plusieurs personnes et organismes dans la communauté ont besoin de se faire valoir sur Internet. Il faut donc oser accepter des mandats, parfois bénévolement.

Sinon, il existe d’autres façons d’acquérir de l’expérience. «Certains étudiants commencent déjà à réaliser des contrats professionnels dès la deuxième année de leur formation afin d’aller chercher une expérience concrète de travail», ajoute Anne-Stéphanie Lebrun. En multimédia, les ouvertures sont nombreuses pour les étudiants. Les entreprises ont souvent besoin d’un technicien pour réaliser un site Internet ou une animation : c’est une occasion en or de se plonger dans le monde du travail, à temps partiel!

Les carrières des technologies de l’information et des communications 2013

Cet article est tiré du guide
Les carrières des technologies de l’information et des communications 2013