Bureau en pagaille, esprit en désordre?

Le bureau de votre employé est un véritable capharnaüm. Signe de désorganisation, de créativité ou tout simplement d’un surplus de boulot?

Pour Éric Tremblay, psychologue industriel chez André Filion & Associés, le désordre peut être synonyme de créativité. «Par tempérament, la personne désordonnée préfère parfois travailler dans un environnement spontané, où la méthode et l’ordre sont moins importants.»

De là à conclure qu’elle manque d’organisation, il y a un pas que le psychologue hésite toutefois à franchir. «Avant de sauter aux conclusions, il faut se demander si cela affecte sa productivité, son efficacité. Si ce travailleur donne un bon rendement, qu’il rend les dossiers à temps, ce n’est peut-être pas le cas», analyse M. Tremblay. Peut-être que son classement, chaotique à vos yeux, est tout à fait clair pour lui.

Être à l’affût

Dans des domaines qui exigent une grande planification, il faut cependant vérifier que son désordre ne nuit pas à son travail ou à son équipe. En effet, son classement personnel fonctionne peut-être parfaitement pour gérer son quotidien, mais pas pour prendre sous son aile plusieurs employés, qui ont à gérer une multitude de dossiers et de documents.

De plus, vous pouvez toujours lui demander de ranger son fouillis s’il travaille avec des papiers confidentiels, s’il reçoit des clients à son bureau ou s’il travaille dans un environnement à aire ouverte et que ses «traîneries» dérangent ses collègues, énumère M. Tremblay.

Le juste milieu

L’excès inverse n’est pas mieux, soutient Sophie Legault, coach d’organisation résidentielle et auteure du livre Vaincre le désordre (Publistar, 2007). «Certaines personnes classent chaque document dans un dossier différent. Elles ne s’y retrouvent plus! L’important, c’est de pouvoir mettre la main sur ses papiers rapidement.»

Selon l’auteure, le désordre est souvent le symptôme d’un autre problème. «Il faut comprendre les raisons qui poussent la personne à conserver une tonne de documents inutiles.» C’est souvent une question d’insécurité ou encore de manque de temps, enchaîne Mme Legault. «De plus, plusieurs entreprises n’ont pas de politique claire au sujet des documents qu’il faut garder, jeter ou archiver. Les gens ont alors tendance à tout conserver.» Un guide d’archivage peut régler bien des soucis!