8 conseils pour vaincre l’intimidation au travail

8 conseils pour vaincre l’intimidation au travail

L’intimidation est insidieuse; il en faut parfois bien peu pour qu’un climat néfaste s’installe au travail. Bien que l’employeur soit responsable d’appliquer une politique de tolérance zéro, le sujet demeure tabou et trop d’incidents ne sont jamais rapportés. Voici ce que vous pouvez faire pour parer les coups et faire respecter vos droits.

Souvent, l’intimidation commence par un simple incident, qui dégénère en dénigrements et agressions répétées. Elle peut prendre plusieurs formes :

  • Déstabiliser la personne : répandre des rumeurs, la ridiculiser, l’humilier, mettre en doute ses capacités de jugement et de décision.
  • Isoler la personne : ne plus lui adresser la parole en public, l’exclure, limiter son accès aux ressources disponibles, nier sa présence, l’éloigner des autres.
  • Discréditer la personne : ne plus lui donner de tâches à accomplir, la mettre en échec, simuler des fautes professionnelles, la dénigrer devant les autres, l’obliger à réaliser des actions dévalorisantes, absurdes ou nettement inférieures à ses compétences.
  • Porter atteinte à son intégrité et à sa dignité : la menacer, l’agresser, hurler, la bousculer, la discréditer et nuire à sa réputation.

Selon les plus récentes estimations, plus de 40 % des Canadiens auraient subi de l’intimidation au travail depuis le début de l’année 2016.

Pourtant, il arrive fréquemment que les travailleurs ne signalent pas les cas d’intimidation parce qu’ils craignent de ne pas être crus, de perdre leur emploi, d’être perçus comme des fauteurs de troubles, ou de subir un assaut du harceleur – surtout lorsqu’il s’agit de l’employeur lui-même.

Les obligations de l’employeur… et les devoirs de l’employé

L’employeur a le devoir d’appliquer une politique de tolérance zéro en matière d’intimidation. Ce devoir est basé sur deux obligations :

  • Prévenir l’intimidation par la mise en place de moyens raisonnables
  • Corriger et faire cesser de façon diligente toute situation qui est portée à sa connaissance

 

Toutefois, c’est aussi à vous, en tant que travailleur, de reconnaître l’intimidation et de réagir rapidement à tout comportement préjudiciable.

Voici huit actions à poser si vous êtes victime, ou encore témoin d’intimidation sur votre lieu de travail.

1. Avant d’agir, référez-vous à votre convention collective, à la politique interne ou à la Loi sur les normes du travail afin de connaître vos droits et recours.

2. Réagissez tôt et désapprouvez les comportements d’intimidation. De façon concise, posée et polie, demandez à la personne de cesser son comportement harcelant.

3. Si le comportement perdure, réagissez de nouveau par écrit. Respectez les principes cités au point précédent et conservez une copie. S’il ne s’agit pas de l’employeur, enclenchez les mécanismes internes afin de déposer une plainte formelle et gardez une preuve de cet envoi.

4. Soyez diligent, rigoureux et tenace à toutes les étapes de la procédure de recours. Le harceleur redoublera d’ardeur, par des menaces ou par excès de gentillesse, afin de vous inciter à retirer votre plainte.

5. Trouvez du soutien pour obtenir des conseils. Faites appel à un médiateur, à un avocat, à un professionnel des ressources humaines indépendant ou à un coach lorsque votre employeur manque à son devoir ou est à l’origine des comportements désobligeants.

6. Au besoin, enregistrez les propos harcelants. Parfois l’ampleur de l’intimidation est telle qu’il est nécessaire d’ajouter des éléments de preuves à votre dossier. Sachez que seules les conversations qui vous impliquent peuvent être enregistrées. Ne les partagez qu’avec les personnes responsables de l’enquête ou qui vous représentent officiellement.

7. Évitez de démissionner, parce que vous pourriez perdre certains droits et recours. Rien ne vous empêche toutefois de chercher un emploi ailleurs puisque la plainte continuera d’être traitée afin d’évaluer les dommages et intérêts qui vous concernent.

8. Si cela vous rend malade, consultez un médecin et prenez un congé de maladie plutôt que de démissionner. Également, vous pourrez déposer une réclamation à la section santé et sécurité de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail.

Sachez que si l’employeur se trouve à être lui-même l’auteur des comportements harcelants, d’autres recours externes sont disponibles pour vous.

L’intimidation est insidieuse. Personne ne devrait avoir à la subir. La sensibilisation à l’intimidation au travail est encore jeune. Or, elle est à prendre au sérieux, sinon l’employeur et l’harceleur s’exposent à des poursuites, et la victime, dans des cas extrêmes, à de la violence au travail. Tolérance zéro, qu’on se le dise!

Nadine Beaupré

Nadine Beaupré est coach professionnelle certifiée (PCC) et dirigeante d'Intrapreneur-e, conférencière, praticienne de l’intelligence émotionnelle et intervenante Points of you®. Elle cumule plus de 20 années d'expérience à titre de gestionnaire et est l'un des 14 auteurs du livre Ma résilience en affaires et l'animatrice de la webtélé Coach dans l'âme. Suivez la sur Facebook ou LinkedIn.