4 fausses croyances sur le langage non verbal en entrevue

Il est vrai que la communication non verbale des candidats en révèle beaucoup sur leur état d’esprit pendant une entrevue. Toutefois, plusieurs fausses croyances sur le langage corporel circulent depuis des lustres, et pourraient vous donner une perception fort erronée de votre interlocuteur. Voici donc quatre mythes particulièrement répandus desquels vous méfier lors d’un entretien d’embauche.

1. Le croisement de la fermeture

«Vous avez les bras croisés, ça veut dire que vous êtes fermé!» Combien de fois vous a-t-on fait cette remarque? Et pourtant, vous sentiez-vous vraiment si peu ouvert? Il est possible que vous croisiez les bras parce que vous avez froid, parce que vous êtes simplement confortable dans cette position, pour vous concentrer sur ce que dit votre interlocuteur ou parce que vous avez besoin de réfléchir à ce que vous entendez. Il en est de même pour votre candidat.

2. Le regard de l’insécure

«Un regard fuyant traduit un manque d’assurance et de confiance.» Eh bien non, pas forcément. Quand quelqu’un raconte une anecdote vécue, il est logique que son regard dévie de votre visage et s’oriente vers le côté, tout simplement parce qu’il fouille dans sa mémoire pour trouver l’information ou parce qu’il structure son discours afin de s’exprimer clairement. Il se peut qu’il soit intimidé par l’insistance de votre propre regard. Ça ne fait pas de lui quelqu’un d’insécure. Vous êtes en position d’autorité, et pas lui.

3. Le nez du menteur

«Si l’autre se gratte le nez, c’est qu’il ment!» Des néophytes espérant me prouver leur savoir m’ont lancé cette phrase trop souvent. Il est vrai que des études ont démontré que le cerveau augmente l’afflux sanguin autour du nez lorsque l’on ment, ce qui engendre des démangeaisons. Mais il y a bien d’autres situations qui causent le même résultat : une émotion forte, des souvenirs émotifs qui resurgissent, une résistance devant une situation, quelque chose dans l’image de l’autre qui dérange, le rejet de l’idée émise, etc.

4. Les cheveux de la séduction

Et non, le fait de se jouer dans les cheveux ne veut pas automatiquement dire que la dame devant vous est attirée sexuellement ou souhaiterait un rendez-vous galant. Il y a plusieurs mouvements qui peuvent être exécutés au niveau de la chevelure : replacer une mèche rebelle, dégager le visage ou le cou, lisser, enrouler ou saisir une portion des cheveux. La signification dépend du type de geste et de la direction de celui-ci, de l’orientation de la paume, de la main motrice, de la personnalité de l’individu et du contexte. En entrevue, vous risquez plus souvent de voir les mains qui replacent les cheveux derrière les oreilles pour recadrer les idées ou un peignage du dessus de la tête quand la question posée paraît compliquée au candidat.

Des signes révélateurs

Lors des entretiens d’embauche, la nervosité des candidats est visible dans la rigidité des articulations. Observez l’ensemble du corps, et tout particulièrement l’orientation de la tête, des épaules, des hanches et des jambes.

Plus votre interlocuteur sera à l’aise, plus il va diriger ces parties du corps vers vous. Les mensonges, la fermeture, la résistance vont se voir si vous avez mis votre candidat en confiance et que vous lui posez une question qui touche un point sensible.

C’est la différence entre le confort et l’inconfort qui est révélatrice. Si vous n’établissez pas de relation de confiance parce que vous êtes trop analytique, le candidat montrera des signes de stress tout au long de l’entretien, indissociables des non-dits.

 

Découvrez également comment apprendre à utiliser son langage verbal en entrevue.

Annabelle Boyer

Annabelle Boyer, CRHA est spécialiste de la synergologie, la lecture du non verbal. Elle est auteure des livres Relations sous emprise et Je lis en vous… savez-vous lire en moi? chez Béliveau Éditeur. Elle dirige également ABC Solution, une firme spécialisée en développement organisationnel et en ressources humaines.