Pour bien des travailleurs, la violence fait partie du quotidien et en vient même à être banalisée, montre une étude réalisée par des chercheurs montréalais.
L’équipe de recherche VISAGE du Centre d’études sur le trauma de l’Institut universitaire en santé mentale de Montréal a réalisé un vaste sondage auprès de 2 889 travailleurs du secteur des soins de santé, des transports urbains ou de la sécurité publique.
Pas moins de 67 % d’entre eux ont indiqué avoir été témoins ou victimes d’actes de violence au travail. L’étude révèle aussi que ces situations sont souvent banalisées, étant considérées comme faisant partie du travail.
Pourtant, disent les chercheurs, la violence peut entraîner des conséquences psychologiques et professionnelles chez les travailleurs touchés, comme l’irritabilité, des difficultés de sommeil, de l’évitement, du stress et une baisse de productivité.
Les chercheurs encouragent donc les entreprises à sensibiliser leur personnel aux conséquences de la violence en milieu de travail, et à mettre en place des mécanismes leur permettant de dénoncer ces situations.
L’équipe VISAGE a d’ailleurs lancé un outil Web pour présentant diverses mises en situation, dans le but d’aider les travailleurs à mieux reconnaître les différentes formes de violence afin de pouvoir les dénoncer et les prévenir.
Les chercheurs soulignent que la violence au travail peut souvent prendre des formes insidieuses, comme un patient qui insulte sa soignante ou un client qui crache sur un chauffeur d’autobus.